En résumé :
Les TMS représentent 87% des maladies professionnelles reconnues. Des études d’intervention ergonomique publiées par l’INRS montrent des réductions variables de l’incidence des TMS et des accidents avec arrêt, allant de 18% à 74% selon les secteurs et l’ampleur des mesures mises en place.
Sans ajustements, les travailleurs sur écran sont exposés à des lombalgies, cervicalgies, syndromes du canal carpien et fatigue visuelle chronique. Ces pathologies représentent la première cause de maladie professionnelle en France.
Un poste correctement configuré améliore la concentration et réduit les interruptions liées à l’inconfort. Le travail s’effectue sans ces micro-douleurs qui parasitent l’attention et la concentration toute la journée.
Les articles R4542-1 à R4542-19 du Code du travail fixent les règles de prévention des risques liés au travail sur écran.
L’employeur doit notamment :
Le corps doit respecter son alignement naturel : tête, tronc et bassin forment une ligne droite. Les angles sont de 90 à 135° (angle droit ou légèrement obtus) pour les coudes et les genoux.
Les zones de contrainte (lombaires, poignets) doivent être soutenues, jamais en tension.
Il est conseillé de toujours régler le matériel dans cet ordre :
Le siège est le référentiel : si l’écran est réglé avant le siège, tout sera à recommencer. Chaque élément dépend donc du précédent !
Deux types d’actions sont possibles en termes de réglage du poste de travail :
Même parfaitement réglé, un poste ne remplace pas le mouvement. Une posture correcte est avant tout une posture qui varie !
Plusieurs “erreurs” sont fréquemment rencontrées lors du réglage d’un poste de travail.
En voici les plus fréquentes et leurs solutions :
| Équipement | ❌ Erreur fréquente | ✅ Correction |
| Siège | Pieds dans le vide | Demander un repose-pieds (obligation légale R. 4542-9) |
| Dossier vertical à 90° | Incliner à 100-110° | |
| Assise trop profonde comprimant les genoux | Régler la profondeur (laisser 5 cm d’espace) | |
| Écran | Écran trop bas (tête penchée) | Positionner le haut de l’écran au niveau ou sous les yeux |
| Écran face à une fenêtre (reflets) | Le placer perpendiculaire, à plus de 150 cm | |
| Écran trop loin ou trop près | Régler à longueur de bras (50-70 cm) | |
| Clavier/souris | Pieds du clavier relevés | Clavier totalement plat (évite l’extension des poignets) |
| Souris trop éloignée | La placer à côté du clavier, au même niveau. |
Le télétravail impose souvent de composer avec du mobilier domestique inadapté : une table de cuisine, une chaise de salle à manger ou encore un espace réduit.
Pourtant, les mêmes principes ergonomiques s’appliquent !
En attendant mieux, il est tout à fait possible de composer avec “les moyens du bord”, par exemple en :
Pour un télétravail régulier, trois équipements sont prioritaires :
Le siège est le socle de tous les autres réglages.
Consacrer 10 minutes à le configurer parfaitement est l’investissement le plus rentable pour le confort. Sans un siège correctement réglé, tous les autres ajustements seront compromis !
La hauteur d’assise détermine la posture globale :
Phase 1 – Debout
Phase 2 – Assis
L’objectif est de soutenir les cuisses sans comprimer l’arrière des genoux.
Assis au fond de l’assise, dos contre le dossier, passer la main entre le bord avant de l’assise et les mollets. Il doit y avoir un espace d’environ 5 cm (largeur de main fermée).
L’arrière des genoux ne doit subir aucune compression.
Pour le réglage :
Le dossier se règle en trois étapes pour un soutien optimal :
1. Hauteur du dossier
2. Inclinaison du dossier
L’angle optimal est de 90 -110° (légèrement incliné vers l’arrière).
3. Tension du dossier
Les accoudoirs mal réglés causent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent.
Voici la méthode recommandée :
Si les accoudoirs obligent à :
Il vaut mieux les enlever. Mieux vaut ne pas avoir d’accoudoirs que des accoudoirs incorrectement réglés !
À noter : Les accoudoirs courts (≤ 25 cm du dossier) permettent de rapprocher la chaise du bureau.
Une fois le siège correctement configuré, adopter la posture recommandée par l’INRS :
La “meilleure” posture est la prochaine : il est conseillé de régulièrement varier la position. L’INRS recommande des pauses actives toutes les 30 minutes : l’occasion de se lever, de marcher ou s’étirer quelques instants !
Un écran mal positionné est la première cause de fatigue visuelle et de tensions cervicales. Voici comment l’optimiser en 5 minutes :
1. Hauteur
Le haut de l’écran doit être positionné au niveau des yeux ou légèrement en dessous. Il est recommandé de ne jamais placer l’écran au-dessus du niveau des yeux.
Exception : Les porteurs de verres progressifs doivent positionner l’écran plus bas pour lire avec le bas des verres.
2. Distance
On recommande une distance de 50 à 70 cm (longueur de bras tendu). Le bout des doigts doit effleurer l’écran.
3. Inclinaison
L’inclinaison de l’écran doit être comprise entre 10 et 20° vers l’arrière. Cette inclinaison évite les reflets et offre un angle de vision plus confortable.
La distance optimale varie selon la taille de l’écran.
Voici les recommandations :
| Taille de l’écran | Distance recommandée |
| 24 pouces | 50-70 cm |
| 27 pouces | 60-80 cm |
| 32 pouces | 80-100 cm |
| 34 pouces + ultra-wide | 90-110 cm |
Plus l’écran est grand et la résolution élevée, plus il est recommandé de reculer pour conserver un confort visuel optimal.
La configuration multi-écrans nécessite une attention particulière pour éviter les tensions cervicales.
Voici les différents scénarios possibles :
Cas 1 – Écran principal + secondaire
Cas 2 – Deux écrans égaux
Cas 3 – PC portable + écran externe
Les réglages de l’écran influencent directement le confort visuel.
Voici les recommandations à suivre :
Les règles de positionnement recommandées par l’INRS sont précises :
Clavier
Souris
✅ Position correcte :
❌ À éviter :
Il est aussi recommandé contrairement à une idée reçue de ne pas surélever le clavier mais d’abaisser les pattes arrière.
L’adaptation prend en moyenne 1 à 2 semaines. Un léger inconfort les premiers jours est normal : le corps s’adapte à une posture plus saine en sollicitant des muscles peu habitués.
Non, si l’utilisateur est unique. En revanche, en flex-office (bureau partagé), une vérification rapide de 5 minutes chaque matin est nécessaire pour adapter la hauteur du siège, l’écran et le clavier.
Des solutions de compensation existent : coussin dans le dos (soutien lombaire), coussin sur l’assise (si trop profonde), repose-pieds si hauteur fixe, retrait des accoudoirs s’ils gênent. Si le mobilier reste inadapté, alerter l’employeur : fournir du matériel réglable est une obligation légale (R4542-19).
Les principes restent identiques, seules les valeurs numériques varient. Une personne grande aura un siège plus haut et un écran plus éloigné ; une personne petite nécessitera plus souvent un repose-pieds. L’essentiel : respecter les angles (90-135°) et les distances relatives (bras tendu), pas des mesures absolues.
Les mêmes principes s’appliquent en position debout : les coudes à 90-135°, l’écran à hauteur des yeux, le clavier/souris dans l’alignement. Le bureau doit être configuré en deux positions : hauteur assise et hauteur debout (mémorisation recommandée). L’alternance est recommandée toutes les 30-60 minutes.
Sources :
INRS. Travail sur écran.
| Ergonomie, Écologie & Économie
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