En résumé :
- La lumière bleue fait partie du spectre visible, entre 380 et 500 nanomètres, et provient à la fois de sources naturelles comme le soleil et de sources artificielles, notamment les LED.
- Une exposition prolongée à la lumière bleue artificielle peut provoquer une fatigue oculaire, augmenter le risque de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), perturber le sommeil et même altérer l’humeur.
- Pour limiter les risques, il est recommandé d’utiliser des applications, de porter des lunettes anti-lumière bleue, de réduire le temps passé devant les écrans et d’opter pour des lampes avec une température de couleur plus basse.
Qu’est-ce que la lumière bleue ?
La lumière bleue fait partie du spectre visible de la lumière naturelle, celle que nous voyons chaque jour. Ce spectre comprend aussi des rayons non visibles, comme les ultraviolets et les infrarouges.
Chaque composant du spectre lumineux a un impact sur notre santé :
- Régulation de notre température interne
- Production hormonale
- Horloge biologique
- Cycle de sommeil et humeur.
La lumière bleue, celle qui nous intéresse, se situe entre 380 et 500 nanomètres. Elle a la plus grande intensité de dispersion et se compose de deux types :
- Bleu-turquoise : bénéfique pour réguler notre horloge biologique
- Bleu-violet : très énergétique, elle peut atteindre facilement la rétine et l’endommager en cas de surexposition.
La lumière bleue est présente dans la lumière naturelle, principalement émise par le soleil. Cependant, elle est également présente dans la lumière artificielle, notamment celle des LED. Le problème ? Les LED émettent des rayons bleus à une intensité beaucoup plus élevée que la lumière naturelle (jusqu’à 100 fois plus dans certains cas !).
Quels sont les dangers de la lumière bleue sur la santé ?
Bien que la lumière bleue naturelle soit indispensable pour la régulation du cycle biologique, une exposition prolongée à travers les sources artificielles peut entraîner plusieurs effets néfastes sur la santé :
Fatigue oculaire
Les appareils numériques, en particulier les écrans, émettent des pics de lumière bleue appelés « Haute Énergie Visible » (HEV). Ces pics provoquent des scintillements et des éblouissements et perturbent le confort visuel. En conséquence, l’exposition prolongée à cette lumière intense entraîne à moyen terme une fatigue oculaire.
Celle-ci peut se manifester par une sensation de tension dans les yeux, une baisse d’acuité visuelle et des maux de tête. Par ailleurs, chez les jeunes adultes, cette fatigue oculaire prolongée est suspectée de contribuer à l’apparition de la myopie.
Risque de DMLA
Depuis 2005, les études sur les dangers de la lumière bleue se sont multipliées. En 2017, l’INSERM a publié une étude marquante, bien que controversée, qui souligne les risques liés à une exposition prolongée à cette lumière. L’étude se concentre en particulier sur le risque accru de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). On soupçonne également cette exposition de participer au développement de la cataracte, une maladie qui touche le cristallin.
Nos yeux sont constamment exposés à la lumière bleue émise par les écrans et l’éclairage moderne, que ce soit au travail ou à la maison. Ce rayonnement nocif, contre lequel nos yeux n’ont aucune protection naturelle, provoque aussi une réaction photochimique. Celle-ci peut endommager les cellules rétiniennes, y compris les photorécepteurs essentiels à la vision.
Bien que certains dommages puissent être réversibles, les chercheurs insistent sur l’importance de préserver notre capital de vision, tout comme nous protégeons notre peau des UV. Le risque de DMLA, surtout pour les personnes qui travaillent longuement devant des écrans, doit donc être pris très au sérieux.
Troubles du sommeil
L’exposition à la lumière bleue, notamment en soirée, a un impact direct sur le rythme circadien. Lorsque nos yeux perçoivent cette lumière, en particulier celle émise par les écrans de vos tablettes, smartphones et autres appareils, cela perturbe notre organisme en inhibant la production de mélatonine, l’hormone essentielle au sommeil.
La mélatonine est essentielle dans la préparation de notre corps à la nuit. En régulant les signaux de fatigue, elle aide à synchroniser notre rythme biologique avec les cycles naturels de la journée. Cependant, l’exposition prolongée à la lumière bleue, particulièrement avant le coucher, retarde cette production. Résultat ? Un retard dans le temps d’endormissement et un sommeil moins réparateur.
Changements d'humeur
L’exposition à la lumière bleue affecte aussi notre humeur. Des études ont montré que la lumière bleue, en particulier celle émise par les écrans le soir, peut provoquer des changements d’humeur en perturbant l’équilibre hormonal de notre organisme. En effet, la lumière bleue influence la production de mélatonine, mais elle peut aussi altérer la sécrétion de sérotonine, l’hormone responsable de la régulation de l’humeur.
Les cellules photosensibles de la rétine captent la lumière bleue et envoient des signaux au cerveau qui peuvent influencer directement notre état émotionnel. Une exposition continue à cette lumière, surtout la nuit, peut ainsi provoquer des sentiments de tristesse, d’irritabilité, voire aggraver des symptômes de dépression chez certaines personnes.
La lumière bleue, comment s’en protéger ?
Avec la multiplication des études scientifiques et une prise de conscience croissante des risques, les fabricants ont réagi en développant des produits qui limitent l’émission de lumière bleue.
Pour certains experts, ce n’est pas tant la dangerosité de la lumière bleue qui pose un problème, mais plutôt la durée d’exposition. En moyenne, chaque Français passe environ 6 heures par jour devant un écran, que ce soit un ordinateur, un smartphone ou la télévision !
Pour les personnes dont le travail nécessite de longues heures devant un écran, plusieurs solutions existent pour réduire ces risques :
Utiliser certains sites et applications
Pour réduire l’exposition à la lumière bleue émise par les écrans, plusieurs applications et logiciels peuvent être installés sur vos appareils. Voici quelques exemples :
- F.lux : Ce logiciel gratuit est l’un des plus populaires pour les ordinateurs Windows et Mac. Il ajuste automatiquement la colorimétrie de votre écran en fonction de l’heure de la journée, en réduisant la lumière bleue le soir pour un meilleur confort visuel et un sommeil de qualité.
- Twilight : Pour les utilisateurs Android, Twilight est l’application idéale. Elle module la température de l’écran automatiquement dès que la nuit tombe.
- Night Shift : Sur les appareils Apple, la fonction Night Shift est intégrée à iOS. Elle ajuste la lumière de l’écran en fonction de l’heure de la journée, en privilégiant des teintes plus chaudes le soir pour réduire l’impact sur le sommeil.
Porter des lunettes anti lumière bleue
Les lunettes anti-lumière bleue sont de plus en plus populaires pour protéger nos yeux des effets néfastes des écrans. Cependant, leur efficacité fait débat. Encore aujourd’hui, aucune preuve scientifique confirme clairement les bénéfices revendiqués, comme la réduction de la fatigue oculaire ou l’amélioration du sommeil.
Elles restent néanmoins conseillées par les ophtalmologues et peuvent être portées par tous, avec ou sans correction.
Réduire le temps d'écran
Réduire le temps passé devant les écrans est devenu essentiel pour notre bien-être. Pour commencer, il est recommandé de créer des routines sans écran, notamment au début et à la fin de la journée.
Il est aussi bénéfique d’intégrer des pauses régulières au cours de la journée, loin des écrans. Cela peut être aussi simple que de prendre quelques minutes pour marcher, faire des étirements ou simplement discuter avec des collègues !
Enfin, utiliser des outils de gestion du temps d’écran, comme ceux proposés sur iOS ou Android, peut aider à prendre conscience de l’utilisation excessive des écrans et à la réduire progressivement en instaurant des limites.
Opter pour des lampes adaptées
Selon l’ANSES, les LED, bien qu’économiques et durables, présentent un risque pour la rétine en raison de leur forte émission de lumière bleue. Cette exposition entraine un risque plus important de développer une fatigue oculaire, de perturber le sommeil, et à long terme, d’augmenter les risques de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
Pour minimiser ces risques, l’organisme recommande de choisir des lampes avec une température de couleur plus basse, inférieure à 3000 Kelvin. Il existe aussi désormais des LED spécifiquement conçues pour réduire cette émission, tout en assurant une qualité d’éclairage suffisante pour la plupart des tâches. Il est également conseillé d’éviter l’exposition directe aux sources lumineuses très intenses, et d’utiliser des filtres ou des diffuseurs pour adoucir la lumière.
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