Quels sont les risques liés au travail sur écran ?
En moyenne, les Européens passent 7 h 26 par jour en position assise ! Un chiffre plus qu’élevé, qui ne cesse de croître depuis la montée en flèche du télétravail depuis la crise de la COVID-19. Ce mode de vie statique est associé à divers risques pour la santé, comme l’obésité, les maladies cardiovasculaires, le diabète, la dépression, l’anxiété et même certains cancers.
Pour autant, peu de personnes sont conscientes des risques liés au travail sur écran. En effet, d’après une étude menée en 2018 dans 8 pays pour l’association Attitude Prévention, près de 72 % des Européens étaient mal informés ou ignorants quant à ces dangers pour leur santé. L’INRS et Santé Publique France recensent 4 types de risques liés au travail sur écran :
1. Les troubles musculosquelettiques (TMS)
- De la région lombaire et du cou
- Des membres supérieurs : muscles des épaules, coudes, poignets, mains.
Les TMS apparaissent au fil du temps à cause de différents facteurs :
- Posture statique prolongée des bras, des épaules et du cou due à la consultation de l’écran ou à l’utilisation prolongée du clavier et de la souris, entraînant une fatigue musculaire
- Mouvements de rotation répétitifs, par exemple lors de la consultation de documents papier posés sur le bureau
- Maintien prolongé d’une posture assise fixe avec une faible dépense énergétique
- Mouvements répétitifs des doigts lors de la frappe au clavier ou les clics de souris
- Postures contraignantes : écran mal positionné, clavier éloigné ou appui des avants bras inapproprié.
- Les troubles existants des salariés jouent également un rôle dans les risques de TMS. Par exemple, la presbytie qui nécessite un ajustement des lunettes peut provoquer une extension excessive du cou si la hauteur de l’écran n’est pas adaptée, contribuant ainsi aux douleurs cervicales.
Entre 3 et 5 % des TMS sont attribuables au travail sur écran. Ils représentent près de 90 % des maladies professionnelles en France et dépassent même les 94 % dans les fonctions publiques territoriales et hospitalières.
2. La fatigue visuelle
- Une lumière ambiante inadaptée, qu’elle soit trop forte, trop faible ou entraînant la présence de reflets sur l’écran. Une lumière inadéquate peut engendrer des performances visuelles diminuées et créer d’autres troubles comme des migraines
- Un écran de visualisation non réglé convenablement, notamment en termes de luminosité, de contraste ou de distance par rapport aux yeux
- Une mauvaise posture et une position statique prolongée pouvant entraîner une fatigue musculaire au niveau des épaules et du cou, affectant indirectement les globes oculaires
- Des facteurs individuels comme un défaut visuel non corrigé peuvent aggraver la fatigue visuelle.
Les yeux secs constituent un symptôme courant de la fatigue visuelle. Cette sensation de sécheresse oculaire est souvent exacerbée par le manque de larmes, qui peut résulter de la concentration intense nécessaire au travail sur écran. En effet, les mouvements oculaires répétitifs et la fixation prolongée sur l’écran réduisent la fréquence du clignement des yeux, favorisant ainsi la sécheresse oculaire et même une myopie temporaire.
Les risques du travail sur écran sont-ils encadrés par la loi ?
Le Code du travail, à travers ses articles R. 4542-1 à R. 4542-19, établit des règles spécifiques visant à prévenir les risques liés au travail sur écran. Ces règles définissent les normes d’ergonomie pour la gestion du temps de travail, les logiciels, l’affichage, les claviers, les tables et les équipements de bureau. Ces dispositions s’appliquent aux travailleurs qui utilisent de manière régulière et pour une part significative de leur temps de travail des équipements munis d’écrans de visualisation. Cependant, il existe des exceptions à cette réglementation. Elle ne concerne pas les postes de conduite de véhicules, les systèmes informatiques dans les moyens de transport ou destinés au public, les systèmes portables non utilisés de manière prolongée ainsi que les machines à calculer et caisses enregistreuses.
3. La sédentarité et ses risques associés
La sédentarité tire son origine du latin “sedere“, signifiant “être assis”. Ce terme ne se limite pas seulement à une faible activité physique ou sportive, mais englobe également le fait de passer une part conséquente de la journée en position assise ou couchée. Cette nuance est essentielle à retenir. Parmi les comportements sédentaires, on compte :
- La lecture
- La conduite
- Le temps passé devant divers écrans comme les smartphones, la télévision, les ordinateurs, tablettes ou consoles de jeux vidéo, périodes pendant lesquelles la dépense énergétique est minimale.
Les recherches convergent pour souligner que la sédentarité accroît le risque de nombreuses maladies graves, notamment le diabète de type 2, les cancers, les maladies cardiovasculaires ainsi que l’obésité. En outre, elle accroît de près de 50 % le taux de mortalité globale, quelle que soit la maladie sous-jacente (90 % pour la mortalité cardiovasculaire). Ces risques sont nettement amplifiés en l’absence d’une activité physique régulière.
La sédentarité semble aussi augmenter la probabilité de souffrir de lombalgie (mal de dos), d’ostéoporose, d’anxiété ou de dépression.
4. Le stress et les risques psychosociaux (RPS)
Les risques psychosociaux (RPS) constituent une problématique majeure dans le cadre du travail sur écran aux côtés de la fatigue visuelle, de la sédentarité et des TMS. Ces risques professionnels englobent diverses situations stressantes, souvent liées à l’activité elle-même ou à l’organisation du travail.
Le travail sur écran peut être un catalyseur pour ces risques, qui sont multiples. Nous pouvons par exemple citer :
- La pression temporelle
- La surcharge cognitive due à la nature des tâches ou à l’utilisation intensive de l’ordinateur
- L’adaptation à de nouveaux logiciels et outils informatiques
- Les dysfonctionnements matériels
- L’absence de pauses régulières hors de son poste de travail
- Une charge mentale trop élevée
- Un niveau sonore ou un taux d’humidité trop importants
- Un manque de confort global
- Un manque d’autonomie, etc.
Ce stress chronique peut avoir des conséquences dévastatrices, non seulement sur la santé mentale des employés, mais également sur la performance au travail et la dynamique globale de l’entreprise. Une évaluation des risques régulière et la gestion adéquate des RPS sont donc essentielles pour maintenir un environnement de travail sain et productif.
Découvrez aussi nos solutions d’adaptation pour contribuer à réduire les risques liés au travail sur écran !
Sources :
https://www.inrs.fr/risques/travail-ecran/risques-sante.html
https://www.preventica.com/dossier-risque-travail-ecran-risques.php