Ergonomie au bureau : comment l’optimiser ?

De plus en plus sédentaires, nous passons de plus en plus de temps sur un ordinateur au cours de la journée, aussi bien au travail que dans notre vie personnelle. 

Si les nouvelles technologies sont devenues incontournables, le travail sur ordinateur comporte quelques risques sur la santé, aussi bien mentale que physique. Comment optimiser l’ergonomie pour travailler dans de bonnes conditions ? Découvrez notre guide des bonnes pratiques à adopter dès maintenant !

Les risques du travail sur ordinateur

Troubles oculaires

Rester plusieurs heures devant un écran sans prendre de pauses régulières ou avec une distance suffisante peut engendrer de la fatigue visuelle et de l’inconfort, puisque nous clignons moins souvent des yeux. La fatigue visuelle déclenche des manifestations de divers types : rougeurs localisées, yeux secs, maux de tête, vision floue, etc., qui disparaissent après l’arrêt de l’exposition aux écrans, mais qui peuvent revenir de façon plus ou moins chronique si les bonnes pratiques ne sont pas mises en place. 

Les troubles oculaires peuvent être à la fois déclenchés par des facteurs de sensibilité (lumière bleue, âge, problèmes de vue déjà existants…) mais aussi par des facteurs ergonomiques liés par exemple à une distance de l’écran trop faible, un éclairage inadapté ou encore un mauvais placement du bureau qui induisent des reflets sur l’écran et perturbent la vision. 

Troubles musculo-squelettiques (TMS)

Très fréquents lorsque l’on travaille sur un ordinateur, les TMS (troubles musculo-squelettiques) se caractérisent par des tensions, des engourdissements, des douleurs dans les muscles et tendons du cou et des cervicales, du dos, des épaules ou encore des poignets et des mains. 

L’apparition des TMS est favorisée par un certain nombre de facteurs : posture de travail inadaptée, torsion du dos ou du cou pour la consultation et la transcription de documents, mobilier inadapté et mal réglé, etc. Le stress et la réalisation de tâches répétitives entraînent également un risque plus élevé d'apparition des TMS.

Risques psychosociaux et stress

Outre la santé physique, le travail sur écran peut aussi engendrer du stress à cause des tâches effectuées ou d’un management inadapté. Heures supplémentaires, pressions, ambiance de travail pesante, contenu du travail inadapté aux compétences et aux aspirations des salariés favorisent un état de stress, qui peut s’il n’est pas contenu engendrer du stress chronique et mener à d’autres problèmes de santé plus ou moins chroniques ainsi qu’à une baisse de la productivité et de la motivation. Le stress peut aussi être favorisé par la mise à disposition d’un matériel ou de logiciels obsolètes, qui font perdre du temps ou ne fonctionnent pas correctement et ralentissent la bonne exécution des tâches.

Comment analyser les risques liés au travail sur écran ?

Pour prévenir et limiter les troubles liés au travail sur écran, il faut en limiter les causes potentielles à la fois au niveau du management mais aussi au niveau de l’ergonomie. En passant plus de 7 h par jour au travail, les salariés ont en effet besoin d’équipements adaptés et personnalisés selon leurs besoins afin de pouvoir effectuer leur travail en toute sécurité et de manière confortable pour limiter les troubles qui peuvent survenir.

Dans cette optique, faire appel à un ergonome peut vous aider à analyser les situations à risques et bénéficier de recommandations pratiques pour améliorer l'environnement de travail de vos salariés au moyen de diverses solutions ergonomiques à mettre en place.

Quelles solutions ergonomiques ?

L’implantation du bureau dans l’espace de travail

Première étape pour un espace de travail ergonomique : l’implantation du bureau. 

L’idée est ici de déterminer l’endroit le plus optimal où placer les bureaux de travail, en fonction de la taille de la pièce, des mobiliers de stockage à placer et de la circulation des personnes au sein de l’environnement. Les surfaces de travail doivent prendre en compte la taille et le nombre d’équipements à placer (nombre d’écrans par exemple), l’orientation doit être définie par le sens de circulation mais aussi par les sources lumineuses pour éviter les reflets sur les écrans qui gêneraient la vision. La circulation doit être la plus fluide possible, avec un espace libre suffisant entre les différents bureaux et un accès facilité aux différents équipements de travail (imprimantes et photocopieurs, archives, armoires…).

L’espace de travail doit aussi respecter les recommandations pour favoriser la circulation des personnes à mobilité réduite afin de s’adapter à tous (aussi bien collaborateurs que partenaires ou clients).

Ambiances physiques de travail

Pour travailler dans de bonnes conditions, les ambiances physiques de travail sont également essentielles à prendre en compte. La luminosité, qu’elle soit naturelle ou artificielle, est encadrée par l’article R-232-7-1 du code de Travail. Celui-ci précise que “l’éclairage doit être conçu et réalisé de manière à éviter la fatigue visuelle, ainsi que les affections de la vue qui en résultent, et permettre de déceler les risques perceptibles par la vue.”

Les locaux doivent aussi bénéficier autant que possible d’une lumière naturelle suffisante, et le niveau d’éclairement doit être “adapté à la nature et à la précision des travaux à exécuter. »

Outre la luminosité, le bruit ambiant est également important à prendre en compte, surtout dans les open-spaces. Certaines professions nécessitent de la concentration, qui peut être perturbée par les appels téléphoniques, les passages ou encore les conversations entre collègues, ou encore les machines dans certains secteurs d’activité. 

Pour limiter le bruit, différentes solutions peuvent être mises en place comme par exemple la mise en place de cloisons acoustiques ou d’armoires à fermeture silencieuse. A noter que selon la réglementation, le bruit ambiant ne doit jamais dépasser 87 dB.

En ce qui concerne la température de l’espace de travail, la norme CSA Z412-17 recommande en été une température optimale de 24,5 ° et 22 ° en hiver, avec un taux d'humidité de 50 %.

Choix et agencement du mobilier

Une fois l’ambiance de travail optimisée, place aux équipements de travail personnels ! L’aménagement du poste de travail doit être pensé pour limiter le plus possible le risque d’inconfort. Si la posture idéale est difficile à atteindre et surtout à maintenir, plusieurs recommandations peuvent être mises en place en matière d’ergonomie :

• Les pieds reposent à plat sur le sol, de manière naturelle ou à l’aide d’un repose-pieds si le fauteuil ou le bureau ne sont pas réglables en hauteur ;

• L'angle du coude est droit ou légèrement obtus,

• Les avant-bras sont proches du corps,

• La main est dans le prolongement de l'avant-bras,

• Le dos est droit ou légèrement en arrière, et soutenu par le dossier.

Au niveau du fauteuil, celui-ci doit être ergonomique de préférence, et comporter un dossier et une assise réglables. Les accoudoirs doivent être également réglables en hauteur. L’assise doit être ni trop ferme, ni trop molle pour assurer un bon maintien au niveau des lombaires, et doit être fabriquée si possible dans un tissu respirant pour assurer un bon confort tout au long de la journée. 

A noter que le fauteuil doit être parfaitement adapté à la condition physique du salarié, avec des ajustements si nécessaires, par exemple en cas de problèmes de dos ou de cervicales.

Choix et disposition du matériel informatique

Concernant les écrans de travail, ces derniers doivent aussi être réglés de manière optimale pour limiter la fatigue visuelle et les tensions au niveau du cou et du dos. Le haut de l’écran doit ainsi être placé au niveau des yeux, et la distance entre l'œil et l’écran doit être comprise entre 50 et 70 cm en fonction de sa taille pour assurer un confort optimal. Si le salarié travaille sur deux écrans ou plus, l’écran principal doit être placé en face de celui-ci. Avec 3 écrans, ceux-ci doivent être placés en arc de cercle.

De plus en plus répandu avec la crise sanitaire et l’augmentation du télétravail, le travail sur ordinateur portable doit aussi faire l’objet d’une attention particulière car il comporte également des risques non négligeables. Dans la mesure du possible, un clavier et une souris indépendants doivent être utilisés pour éviter les risques de TMS. La hauteur de l’écran est ici primordiale : un réhausseur peut ainsi être utilisé pour éviter les torsions au niveau des cervicales. 

Au niveau des périphériques clavier-souris, on recommande un clavier dont l’épaisseur n’excède pas 3 cm. Un repose poignet peut être ajouté afin de favoriser le confort. 

Le clavier doit se situer en face du salarié mais pas au bord du plan de travail pour permettre l’appui occasionnel des mains et des avant-bras avec une distance recommandée de 10 à 15 cm entre le bord du plan du travail et la barre d'espacement du clavier.

La souris doit posséder une forme ergonomique, adaptée à la taille de la main. Elle peut être placée dans le prolongement de l’épaule, toujours en conservant l’avant-bras appuyé sur la table. 

Choix de solutions ergonomiques de confort

Pour améliorer encore davantage l’ergonomie et prévenir efficacement les risques liés au travail sur écran, plusieurs solutions ergonomiques de confort peuvent être adoptées en fonction des points identifiés lors de l’analyse sur le terrain. 

Nous pouvons par exemple citer le porte-documents ergonomique, très utile pour les professions qui nécessitent la consultation de documents afin d’éviter les tensions au niveau des cervicales et du dos. 

Le support dorsal peut aussi être recommandé en cas de maux de dos ou de lombaires, de même qu’un réhausseur d’ordinateur portable pendant les jours de télétravail ou en déplacement professionnel.